stop motion

technique & histoire du stop motion

Le stop motion, ou animation en volume, est une technique vidéo qui consiste à filmer des objets image par image, puis d’en créer une animation. Plus communément appelée animation image par image, la technique du stop motion repose sur l’animation d’objets immobiles. Filmés image par image, il s’agit, à chaque prise, de les déplacer légèrement afin que lorsque la vidéo est passée à vitesse normale, ils semblent animés.

C’est en 1908 que le premier court-métrage en Stop Motion a vu le jour : Fantasmagorie d’Émile Cohl.

Quelques années plus tard, c’est le cinéaste Willis O’Brien qui a utilisé cette technique pour réaliser certains des effets spéciaux de King Kong (1933) et du Monde Perdu (1925). En 1938, le Stop Motion franchit un nouveau pas. Jean Painlevé et le sculpteur René Bertrand s’associent pour créer un court-métrage réalisé entièrement en pâte à modeler. Cette technique a inspiré bien plus tard le créateur Nick Park de Wallace & Gromit. Si le Stop Motion a pendant longtemps été l’apanage des réalisateurs/cinéastes/créateurs/amateurs…, il a tout-de-même trouvé sa place dans le cinéma traditionnel. On peut ainsi citer Les Noces Funèbres de Tim Burton, L’Étrange Noël de Monsieur Jack ou encore Coraline.

 

art & stop motion

Rencontres d’Arles 2016 / Christian Marclay

Christian Marclay (artiste américain né en 1955) présente pour la première fois en France six films d’animation silencieux constitués de plusieurs milliers de photographies.
Marclay attire notre attention sur les petits détritus qui jonchent nos trottoirs : mégots, capsules, chewing-gums… Restitués à une cadence rapide, les clichés donnent l’illusion d’un mouvement continu : les cigarettes consumées se régénèrent, les capsules colorées clignotent et fusionnent, les cotons-tiges velus se tortillent, les chewing-gums se divisent puis se reproduisent comme des cellules. Le vacillement des images qui se succèdent à toute vitesse évoque les débuts du cinéma. La documentation de Marclay sur les rebuts et la laideur est mise en mouvement de manière à transformer nos déchets en une œuvre de poésie sonore et visuelle.

 

la pixilation, une variante du stop motion

La différence de la technique de pixilation réside dans le fait que nous ne travaillons pas qu’avec des objets immobiles mais aussi avec des acteurs réels. Dans ce cas de figure nous ne filmerons plus un personnage en plastique image par image, mais un homme, qui fige ses gestes à chaque mouvement.

Norman McLaren, (est un réalisateur canadien d’origine britannique. Il est considéré comme un des grands maîtres du cinéma d’animation mondial. Il a expérimenté de nombreuses techniques : grattage de pellicule, peinture sur pellicule, et même peinture du son sur pellicule, pixilation, prise de vue réelle, stop motion, dessin animé.
Norman McLaren reçoit l’oscar du meilleur court-métrage en 1952 pour ce film : Voisins.

Le film actuel le plus représentatif de cette technique est Argentin : Luminaris, un court métrage entièrement réalisé en pixilation, dont le tournage a duré 2 ans. Primé 200 fois, il a notamment obtenu le prix du public et le prix de la critique internationale au Festival du Film d’Animation d’Annecy en 2011.

Luminaris, le making off

 

conseils pour réaliser un court métrage en stop motion

1. L’idée (ou pitch)

Cette étape est simplement ce qui vous pousse à vouloir écrire un scénario/ raconter une histoire. Cette étape se résume à écrire en 2 ou 3 lignes l’idée ou le concept principal de votre histoire.

2. Écrire un scénario

Un scénario repose sur 5 éléments essentiels : les personnages, l’intrigue, l’action, les dialogues et le décor.

Exemple : Parc, extérieur, jour

Un parc municipal, quelques arbres et une petite allée de gravillons. Lumière blanchâtre. Ambiance brumeuse. Un petit chien noir erre puis disparaît. Un homme apparaît, un peu affollé, en courant, une laisse à la main.

L’HOMME (un mélange de tristesse et de colère dans la voix) : Médor? Médor, ici bon chien! Médor?!

L’homme cherche son chien pendant cinq bonnes minutes, plein d’angoisse. On voit le petit chien revenir un peu plus tard près de l’homme. L’homme se penche vers lui et lui donne une tape amicale. Il pose un genou à terre. Le petit chien pose sa patte sur l’autre genou.

Écrivez votre histoire en trois actes. Les piliers d’un scénario sont ces trois actes. Chaque acte devrait pouvoir fonctionner indépendamment et lorsqu’ils sont regroupés, l’histoire devrait prendre tout son sens.

Premier acte : c’est la base de l’histoire. Introduisez votre monde et vos personnages. Donnez le ton de l’histoire (comédie, action, romance etc.). Présentez votre protagoniste et commencez à explorer le conflit qui va conduire l’histoire. Une fois que le protagoniste est orienté vers son objectif, vous pourrez commencer le deuxième acte.

Deuxième acte : cet acte est la partie principale de l’histoire. Le protagoniste se heurte à des obstacles lorsqu’il essaie de résoudre le conflit. Les intrigues secondaires sont généralement introduites dans ce deuxième acte. Tout au long de cet acte, le protagoniste doit montrer des signes de changement.

Troisième acte : dans le troisième acte, l’histoire se résout. Le troisième acte contient le dénouement de l’histoire et se termine par l’affrontement final de l’objectif. Puisque l’histoire a déjà été établie dans le deuxième acte, le troisième acte est beaucoup plus rapide et condensé.

3. Dessiner le storyboard (voir l’article storyboard)

Décidez de la façon dont vous allez filmer chaque scène de votre court-métrage et dessinez chaque plan de façon à faire apparaître l’échelle de plan, le cadrage, les mouvements de la caméra et des personnages, etc…

4. Passer au tournage

Un éclairage et un appareil photo stable : utilisez un trépied et un éclairage artificiel pour éviter les décalages entre les prises de vue.

Ombres et reflets : vérifiez la position de vos mains, de votre corps, de vos objets… car les ombres et les reflets peuvent entraîner un changement d’éclairage dans votre animation.

Un maximum de photos : le nombre d’image par seconde d’un court-métrage détermine sa fluidité. Il faut donc être le plus patient possible ! Une animation est à peu près fluide à partir de 12 images par seconde. L’idéal étant d’avoir une cadence de 24 images/seconde pour obtenir une animation très fluide.